Coluche, géant de la comédie française et humoriste hors pair, était un homme au grand cœur et un père aimant de deux enfants brillants. Malheureusement, le monde a dû lui dire adieu d’une façon trop brusque.
L’univers de la comédie a perdu une étoile un jour de juin, en 1986, dans un accident de circulation. Mais était-ce réellement un accident ? Telle est la question qui a été reposée plus de 30 ans après sa mort. Son ancien secrétaire s’exprime.
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COLUCHE EST MORT EN 1986 : QUE S’EST-IL PASSÉ CE JOUR-LÀ ?
Le 19 juin 1986 restera dans le cœur de tous ceux qui connaissaient Coluche, comme un jour sombre. Un après-midi ordinaire, un endroit, Opio, le comédien iconique au nez rouge et en salopette, percute un camion avec sa moto, et y perd la vie.
Qu’est-il exactement arrivé en ce jour de juin, avant que le monde ne dise adieu à une icône de la comédie française ? L’un des premiers journalistes, Jean-Claude Honnorat, arrivés sur les lieux de l’incident explique.
Alors qu’ils arrivaient, ils virent une Honda 1100 VFC par terre, un camion en travers, aucun corps puisque la victime aurait déjà été transportée à l’hôpital de Grasse, et deux hommes assis au bord de la route, s’avérant être les compagnons de route de la victime.
Ce n’est seulement après le recueil des témoignages qu’ils comprirent que la victime n’était autre que celui qui irradiait la joie à des milliers de Français à la télévision : Michel Gérard Joseph Colucci, connu sous le nom de Coluche.
Interrogé sur l’accident, le conducteur ne tenait qu’un discours :
“je l’ai pas vu arriver, j’avais déjà braqué la cabine pour tourner… J’ai rien entendu du choc”.
Les deux compagnons de route de Coluche, assis dans l’herbe, tête dans les mains, étouffant des sanglots, n’arrivaient toujours pas à assimiler ce qui venait de se passer. Ils venaient de perdre un ami. Un gendarme tenait un casque broyé dans les mains, “Coluche ne le portait pas. Ce casque léger était enfilé sur le guidon”, expliquait Jean-Claude Honnorat.
“Peut-être que porté, il lui aurait sauvé la vie…”, restera une hypothèse qui ne pourra plus jamais être vérifiée.
Coluche aura laissé derrière lui deux fils, Romain et Marius Colucci, et une compagne totalement dévastée par cette perte. Pensant avoir trouvé le grand amour d’une vie, Coluche et Frédérique Fayles-Bernstein n’auront vécu que quelques années de bonheur avant cet adieu tragique.
Heureusement, après un long moment s’étant faite très discrète des médias, le public apprenait que Frédérique avait de nouveau retrouvé le bonheur aux côtés d’un journaliste, Pierre Lescure, qui deviendra son mari en 1996. Elle se devait de continuer de vivre, malgré le chagrin.
LE TÉMOIGNAGE DU CONDUCTEUR DE CAMION
27 ans après l’accident mortel du 19 juin 1986, le conducteur du camion qui avait percuté la moto du géant de la comédie, Coluche, a décidé de sortir du silence.
Albert Ardisson portait toujours le fardeau de ce souvenir tragique, près de trois décennies plus tard. À 75 ans, le retraité a trouvé le courage d’exprimer ce qu’il avait gardé pour lui tout ce temps, car, en effet, il ne s’en est jamais remis.
Se confiant au journal Le Petit Niçois, le conducteur aurait sombré dans “une sérieuse dépression” à la suite de ce drame. La mort de Coluche sur la conscience ne devait pas être évident pour le vieil homme, bien que depuis son premier témoignage sur Antenne 2, il affirmait fermement ne pas être en tort :
“Je ne l’ai pas vu. Il a débouché. Je l’ai vu quand il a tapé là. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise d’autre ? Il allait vite, très vite !”.
Cela avait pris près d’une année à l’hebdomadaire Le Petit Niçois pour retrouver le conducteur. Mais le journal tenait à le faire pour démontrer, malgré les théories les plus farfelues autour de la mort de Coluche, qu’Albert Ardisson n’était qu’une “victime collatérale de l’accident”.
En parlant de “théories du complot”, une d’entre elles a fait surface lorsque l’ancien secrétaire de l’humoriste a tenu à partager son point de vue sur cette perte, en remettant en question la nature “accidentelle” du drame meurtrier.
LA VERSION PRÉCÉDENTE REMISE EN QUESTION
Accueilli par Matthieu Delormeau sur le plateau de TPMP People, l’ancien secrétaire de Coluche, Jean-Michel Vaguesly, partageait son scepticisme et ses “doutes” vis-à-vis du présumé “accident mortel” qui aurait coûté la vie à Coluche.
Alors que la version des faits du conducteur relevait d’un accident, nombreux fans de Coluche avaient fermement choisi de croire qu’il pourrait s’agir d’un complot dressé par des politiciens effrayés, prenant Michel Gérard Joseph Colucci comme une menace à leur place à la présidence. Son ami, Jean-Michel Vaguesly, y compris.
Si, en effet, Coluche était candidat à la présidence, il ne convoitait pas pour autant le titre de “président de la république” ; et son secrétaire le savait. Pour Coluche, cette course à la présidence n’était rien d’autre qu’une blague de bonne qualité. Toutefois, l’humoriste resta néanmoins agréablement surpris d’avoir découvert que près de 11 % de la population française le voulait tenir ce rôle.
Cela, d’après Jean-Michel Vaguesly, aura suffit à être perçu comme une menace, et bien que Coluche avait retiré sa candidature, il ne serait pas surprenant que certains auraient fait en sorte qu’il ne puisse plus être une menace dans le futur.
« La justice a tranché. Il y a eu une enquête qui a duré un an et qui a dit que c’était un accident. Cela si vous me demandez mon intime conviction, je vous dirais que je pense que jusqu’à mon dernier jour, j’aurais des doutes »,
déclarait Jean-Michel Vaguesly, portant la parole de nombreux sceptiques comme lui.
QUE SONT DEVENUS SES ENFANTS ?
Michel Colucci ignorait qu’il n’allait passer qu’une dizaine d’années aux côtés de ses deux fils, qui ont dû lui faire des adieux trop abruptes. À tout juste 14 et 10 ans lors du drame, Romain et Marius Colucci ont perdu un père, un modèle, un ami.
Toutefois, Coluche aurait été fier de ce qu’ils sont devenus, ayant poursuivi l’héritage qu’il aura laissé derrière lui, les Restos du cœur. Cette association fondée par leur père en 1985, Romain et Marius y ont donné du cœur.
En 2021, le président de l’association, partageait avec Télé-Loisirs la chaleur qu’il y avait dans les actions des fils du fondateur de l’association :
“La tradition familiale se perpétue. Depuis que Véronique Colucci n’est plus là, Romain s’implique dans la politique de communication des Restos. Quant à Marius, il est venu nous donner un coup de main en coulisses cette année. »
Des gestes qui “rappelle[nt] pourquoi on est là, pourquoi on se bat”, indique Nolwenn Leroy.
À part leur engagement chez les Restos du cœur, Romain avait quelque temps aspiré à être réalisateur en assistant à la réalisation de l’émission “L’atelier 256” de France 3, mais s’est finalement consacré à s’occuper de l’héritage de son père. Il a, ainsi, contribué à écrire cinq livres dédiés à la carrière de ce dernier.
De son côté, Marius a suivi les pas de son père pour se faire une place devant les écrans, étant devenu comédien lui-même. À travers sa carrière, Marius a décroché des rôles qui le font apparaître dans plusieurs séries telles que “Mongeville” ou encore “Capitaine Marleau”. De quoi rendre fier leur père !
LES FILS DE COLUCHE ONT EU UN PROCÈS POUR SON HÉRITAGE
Les fils de Coluche, Romain et Marius, n’ont pas eu un deuil tranquille, et ce à cause de discordes vis-à-vis de l’héritage. Présentée dans un numéro de NRJ12, en décembre 2021, la bataille d’héritages des fils de Coluche se faisait contre l’ancien producteur de leur père, Paul Lederman.
Ce dernier ayant racheté les droits sur les sketches cultes de Coluche, il avait hérité des droits sur ses œuvres. Désireux de revendiquer leur héritage, Romain et Marius se sont adressés à la justice, qui le leur accorda, en 2017. Ainsi, Paul Lederman devait verser 400 000 euros de redevances mais pas que.
La cour d’appel de Versailles a également accordé aux frères les droits d’exploitation sur 21 sketchs de leur père, Coluche. Une longue bataille qui a dû être menée et qui a été gagnée, malgré la perte, malgré le chagrin.