À un an des Jeux Olympiques, la ville de Paris se prépare déjà en adressant quelques mesures de sécurité qui seront en vigueur durant la compétition. Parmi elles, le retrait des stands des bouquinistes parisiens qui arpentent les quais de la capitale.
La préfecture de police a demandé à la profession de démonter leurs emplacements à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, qui aura lieu sur la Seine. Une mesure qu’elle estime “indispensable” dans le but de sécuriser l’événement.
Pour justifier sa mesure, la préfecture prend en référence un article du code de la sécurité intérieure qui prévoit un périmètre où “l’accès et la circulation des personnes sont réglementés”, afin d’assurer la sécurité d’un “lieu ou d’un événement exposé à un risque d’actes de terrorisme”.
Cependant, cette demande n’a pas été du goût de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris, qui regroupe environ 200 membres, soit 88% de la profession. Elle a assuré qu’elle n’avait “nullement l’intention de bouger”.
Selon cette association culturelle, l’adjoint à la Seine leur aurait expliqué que leur présence allait “gêner la vue des spectateurs le jour de la cérémonie”.
Un bras de fer bien engagé !
Un affront pour une profession qui fait partie intégrante du paysage parisien : “On est un symbole majeur de Paris, ça fait 450 ans qu’on est là. Vouloir nous gommer du paysage alors que la célébration de ces Jeux doit être la célébration de Paris, ça paraît un peu fou”, s’écrie Jérôme Callais, présent de l’association.
La Ville de Paris a dévoilé un communiqué pour assurer son soutien aux bouquinistes, affirmant qu’ils faisaient partie “de l’identité des quais de Seine”. Si la préfecture obtient gain de cause, 59% des emplacements de bouquinistes seraient concernés, soit 570 !
En revanche, la mairie, qui ne doit pas savoir sur quel pied danser, s’est proposée pour prendre en charge l’enlèvement et la repose de boîtes, ainsi que la rénovation de celles qui seraient éventuellement abîmées pendant l’opération.
Elle a également proposé aux bouquinistes de profiter de l’événement pour créer un quartier littéraire proche de la Seine.
Une option que les bouquinistes n’envisagent pas non plus, au regard du coût qu’engendrerait la rénovation des boîtes, déjà bien fragilisées par le temps : “C’est la pire chose qui pourrait nous arriver”, indique le président de l’association.