Notre situation financière est devenue complexe. A ce moment-là, mon père m’a appelé.

Quand j’ai épousé Jeanne, mes parents étaient contre parce qu’ils pensaient que je méritais une meilleure épouse. Ou de préférence, selon eux, plus riche. Le fait est que Jeanne est orpheline, élevée par sa grand-mère. Lorsque je suis arrivé pour la première fois chez ma petite amie, j’ai été choqué par l’écrasante pauvreté dans laquelle elle vivait. Elle et sa grand-mère avaient une maison presque en ruine avec seulement un lit et une table en chêne. J’ai failli pleurer en apprenant que depuis des semaines, elles ne mangeaient que des pommes de terre cultivées dans le jardin.

 

Mais cela ne m’a pas découragé. J’ai adoré Jeanne et j’ai décidé de l’épouser, avec ou sans la bénédiction de mes parents. Bien sûr, ils étaient contre ce mariage. Mon père disait que ma seule chance de devenir quelqu’un était de choisir une épouse dans mon entourage (mes parents sont assez riches, après tout), et qu’alors j’aurais tout. J’ai parfaitement compris que si j’épousais Jeanne, mes parents ne me financeraient pas, moi et ma famille. De plus, mon père ne voudra même pas que je travaille dans son entreprise.

 

Mais j’ai décidé que je réaliserais tout ce que je voulais moi-même. Nous avons eu un mariage modeste, car c’était tout ce pour quoi nous avions économisé, et nous avons commencé une vie tout aussi modeste sous un vieux toit avec la grand-mère de ma femme. Bien sûr, j’ai fait moi-même les réparations de base, mais la maison avait toujours l’air pathétique…

 

Quelques mois après le mariage, Jeanne m’a annoncé qu’elle attendait un enfant. Cette nouvelle n’a pas été très heureuse pour nous, car notre situation financière laissait beaucoup à désirer. Il s’est avéré que ma formation en économie n’était pas aussi souhaitable que je le pensais. Nous vivions donc uniquement du salaire de l’enseignante de Jeanne et de la pension de sa grand-mère. Mais récemment, sa grand-mère est tombée gravement malade et la plupart des fonds ont été consacrés à son traitement.

 

L’annonce que je deviendrais bientôt père m’a rendu encore plus actif dans la recherche d’un emploi. J’ai réalisé que je ne trouverais probablement pas d’emploi dans ma profession, alors j’ai décidé d’accepter n’importe quel emploi.

 

J’ai trouvé un emploi d’aide à la construction. Je gagnais quelques centimes, mais c’était toujours quelque chose. Malheureusement, sa grand-mère est décédée au bout d’un mois. Outre les frais funéraires, il y avait encore un souci : il s’est avéré que Jeanne avait un oncle qui réclamait la maison de sa grand-mère. Pour qu’il ne nous jette pas dehors, j’ai dû le payer. C’était la totalité de la somme que nous avions économisée pour la naissance de notre enfant. Notre situation financière est devenue complexe. À ce moment-là, mon père m’a appelé, mais au lieu de me soutenir, il a commencé à me déprimer encore plus :

 

– N’ai-je pas dit – commença-t-il – que cette Jeanne te rendrait malheureux ? Je te l’ai dit!

 

“Ce ne sont pas tes affaires, papa”, ai-je essayé de le rassurer ainsi que moi-même. – Nous allons bien, nous réglerons nous-mêmes les difficultés.

 

“Tout ira bien”, haleta le père, “exactement.” Que peux-tu faire sans moi ? Vous allez bientôt tous les deux ronger les murs de faim, et vous faites ici semblant d’être un grand maître de la situation. Tu aurais dû écouter tes parents !

 

Je savais parfaitement que mon père attendait que j’admette ma culpabilité, que je dise qu’il avait raison, que je ne pourrais pas m’en sortir sans l’argent et la connaissance de lui et de ma mère, et que je demanderais de l’aide. Peut-être que si l’attitude de mes parents envers ma femme était meilleure, je leur demanderais de l’aide. Mais leur retirer de l’argent dans de telles circonstances reviendrait à admettre qu’ils avaient raison et que mon mariage avec Jeanne était une erreur. Et c’est trop !

 

J’ai écouté la morale de mon père et j’ai raccroché. Je ne laisserai personne jeter de la boue sur ma femme. Je ferais mieux de chercher un autre travail, peut-être même deux. Je travaillerai jour et nuit pour que ma famille n’ait pas à demander un morceau de pain à personne !

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