Après le mariage de ma fille, j’ai senti que ma vie citadine était terminée. Ma rupture avec mon mari, il y a longtemps, s’est déroulée à l’amiable : il nous a laissé une bonne situation, s’assurant que ma fille et moi n’avions pas de difficultés financières.
Réalisant qu’il était temps de changer, j’ai décidé de vivre plus tranquillement et de déménager dans mon village natal, dans la maison vide de ma mère depuis longtemps, que nous possédons avec ma sœur.
Elle, ayant déménagé en ville, m’a volontiers vendu sa part. La transition vers la vie rurale a été significative. Mon gendre et ses amis ont rendu la vieille maison habitable.
Je me suis occupée des dernières touches : choix des meubles et ménage. S’adapter aux activités rurales telles que le jardinage, l’extraction d’eau et le chauffage domestique était un travail difficile mais gratifiant.
Je me tournais souvent vers les voisins pour obtenir des conseils et je m’y suis peu à peu habituée, j’ai même eu un chat pour une compagnie amicale.
Mais l’offre de ma sœur d’accueillir sa fille, ma nièce, dans l’espoir de la rejoindre dans la simplicité rurale, contrastait fortement avec ma paix nouvellement acquise.
Jeune fille de 15 ans, obsédée par son téléphone et ses cosmétiques, elle ne s’intéressait guère à la vie à la campagne et notre relation s’est vite tendue.
Et puis il y a eu aussi des difficultés financières, car j’essayais de subvenir à nos besoins avec un budget limité. J’ai réalisé que ma sœur et ma nièce me considéraient comme leur grand-mère.
J’avais le sentiment que ma sœur avait oublié de me vendre sa part au prix fort. Cette prise de conscience m’a incité à prendre des mesures décisives : j’ai emballé les affaires de ma nièce et je l’ai ramenée chez ma sœur.
La confrontation là-bas a confirmé mon indépendance et l’importance de fixer les limites de mon nouveau refuge rural. Je suis rentrée chez moi, déterminée à limiter désormais la présence d’invités et à nourrir ma vie indépendante, libre de rôles et d’attentes imprévisibles.