– Ne l’épouse pas. Tu seras malheureuse, a insisté ma mère lorsque j’ai annoncé mes fiançailles avec un homme qui arrivait à peine à joindre les deux bouts.
Comment vous allez vivre quand vous aurez des enfants ? “Maman, l’essentiel, c’est l’amour”, protestai-je, fatiguée de ses préoccupations matérialistes. – L’amour ne remplira pas vos estomacs ! Lorsque les difficultés quotidiennes commencent, vous vous sentirez écrasé.
Comment parviendrez-vous à vous permettre même le strict nécessaire ? – Elle a nié. – Je veux être avec lui. C’est tout. C’est la fin de la conversation, – dis-je en rassemblant toute ma volonté dans un poing.
Après s’être réconciliée, ma mère s’est renseignée sur nos projets de mariage, en insistant particulièrement sur l’aspect financier. “Nous aurons une cérémonie simple”, dis-je. – Fais ce que tu veux.
Ne pleure pas plus tard, prévint-elle. J’ai défié ma mère et j’ai épousé la personne que j’aimais. Nous avons eu un fils et malgré les habituelles querelles conjugales, notre lien est resté fort.
Nous gagnions tous les deux régulièrement de l’argent, mais nous étions étonnamment à l’aise pour joindre les deux bouts. Finalement, mon mari a trouvé un meilleur emploi, mais l’argent n’a jamais gouverné nos vies.
Notre mode de vie a surpris ma mère. Lorsqu’elle rendait souvent visite à son petit-fils, elle le comblait de cadeaux, et son amour et son respect pour nous n’ont jamais diminué, malgré sa désapprobation initiale de mon choix. “Je ne comprends pas comment tu fais”, a-t-elle admis un jour, comparant ma ténacité à sa propre décision de quitter un mari “sans valeur”. – Nous sommes satisfaits de ce que nous avons, maman.
Et ni mon père ni mon mari n’ont jamais été vraiment « sans valeur ». En effet, l’amour s’est montré fort et on a surmonté les difficultés. L’amour est vraiment capable de tout, il vainc l’adversité !