“Chacun a sa propre vie, ses propres problèmes, un quotidien différent. J’ai deux filles et deux fils. Seule une fille vit près de moi, les autres enfants sont partis loin pour suivre leurs amours. Je n’ai aucun regret pour eux. Les choses sont ainsi. Je n’ai pas le droit d’exiger qu’ils sacrifient quelque chose de leur vie pour moi. Quelle mère serais-je alors ? Cependant, ces derniers temps, j’ai eu beaucoup de difficultés. Financièrement, sur le plan de la santé. Je me sens également très seule. Mais je ne me plains à personne parce que je ne veux pas déranger mes enfants. Ou devrais-je le faire ?”
Elles disent que je le mérite
Lorsque je parle à mes amies, elles me disent toujours que je mérite le soutien de mes enfants. Après tout, je leur ai consacré une grande partie de ma vie. Mais ce n’est pas ce que je ressens. Les mères ne donnent pas naissance à des enfants pour elles-mêmes. Ils sont notre mission envers le monde, mais aussi envers elles-mêmes.
Bien sûr, nous faisons beaucoup pour eux. Mais nous ne leur donnons rien de nous-mêmes pour qu’ils nous le rendent plus tard.
Je veux être indépendant et j’essaie de toutes mes forces de l’être. Cependant, cela devient de plus en plus difficile pour moi. Ce ne sont plus les années. Ma santé est mauvaise et je vais chez le médecin pratiquement chaque semaine et je repars avec une ordonnance pour un sac de nouveaux médicaments.
Mais je ne me sens pas désolée pour qui que ce soit
J’ai même déjà arrêté de parler à ces amis parce que je ne veux pas qu’ils me disent tout le temps que je devrais aller voir les enfants. Si l’un d’entre eux l’avait suggéré lui-même, ce serait différent. Mais je n’ai pas l’habitude de m’imposer là où ils ne veulent pas de moi.
Je n’ai pas l’intention d’être un fardeau pour qui que ce soit. Les temps sont durs et ce n’est facile pour personne. Après tout, mes enfants se débattent eux aussi dans toutes sortes de difficultés, et ils ne demandent pas d’aide. Je suis fière d’eux parce qu’aucun d’entre eux n’a jamais demandé un prêt ou un quelconque soutien. Ils gagnent chacun de l’argent pour leur famille et gèrent le budget de manière à ce qu’il y ait assez pour tout.
J’ai une pension modeste. La majeure partie de l’argent sert à payer les honoraires et les médicaments. Mais comme je l’ai dit, je ne veux pas m’apitoyer sur le sort de mes enfants.
Peut-être que j’aurais été mieux lotie
Peut-être que si mes proches savaient que les choses étaient si difficiles avec moi, ils proposeraient de s’aider eux-mêmes. Mais je ne l’admettrai jamais. Ce serait déjà un acte de désespoir de ma part, que je veux éviter de toutes mes forces.
Je continuerai à vivre modestement et à dire à mes enfants, lorsqu’ils me le demandent, que je vais bien. Et je suis vraiment surprise par l’attitude des gens de mon âge qui attendent toutes sortes de soutien de la part de leurs enfants. Nos enfants ont eux-mêmes des enfants et, dans certains cas, probablement déjà des petits-enfants. C’est à eux qu’ils offrent leur soutien, comme nous l’avons fait à leur âge.
Je suis heureuse d’avoir quelqu’un à appeler, quelqu’un à rencontrer. Je dépense le reste de mon argent pour préparer la tarte aux pommes que mes proches apprécient tant. Et j’en suis reconnaissante. Je suis reconnaissante d’avoir quelqu’un pour qui le faire. Et j’espère qu’il en sera ainsi le plus longtemps possible. Et l’argent ? La santé ? Eh bien… tout passe dans la vie. Et il faut l’accepter avec gratitude. Ainsi va la vie.